La confusion des sens à l'espace Vuitton

Indissociable du monde du voyage, la Maison Louis Vuitton à Paris
se plaît à traiter de cette thématique dans les expositions qu’elle organise, au sein de son espace culturel. Pour sa dixième exposition, elle en propose une nouvelle approche, qui change un peu la donne, puisqu’elle invite, cette fois-ci, son spectateur à un voyage intérieur.

Un parcours dans lequel ses sens se troublent, bouleversant ainsi son rapport à la réalité pour une remise en question absolue de son existence et du monde qui l’entoure. Un périple au coeur des méandres d’une intériorité déstabilisante, puisque sans repères. Une

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 » confusion des sens « ,

comme l’indique le nom de l’événement, provoquée par la mise en scène de huit oeuvres d’artistes contemporains, toutes surprenantes. La commissaire de l’exposition est Fabienne Fulcheri que vous pouvez trouver dans sa présentation sur le site de l’exposition.

C’est une invitation à plonger à l’intérieur de nous-même, à être à l’écoute de notre corps et de nos sens afin de mieux nous comprendre, mais peut-être aussi de mieux saisir la complexité du monde qui nous entoure. Elle constitue une expérience à vivre et à éprouver qui bouscule notre perception autant que nos certitudes.

Le point de départ de cette exposition sensorielle est l’œuvre de l’artiste Olafur Eliasson, créée à l’occasion de l’inauguration de l’Espace culturel Louis Vuitton dans l’ascenseur central. Intitulée «Votre Perte des Sens», Olafur Eliasson a voulu pousser son exploration de la perception individuelle et du sens de soi avec «une chambre d’entropie sensorielle». Cet ascenseur, qui enveloppe le visiteur d’une obscurité totale, prend pleinement son sens dans cette exposition et en constitue la porte d’entrée autant réelle que symbolique.traumatheque-berdaguer-et-pejus.1260466954.JPG

A travers les créations de huit artistes, «La Confusion des Sens» trace un parcours qui amène le spectateur à prendre conscience de son corps, de sa place dans l’espace mais aussi à développer ses propres images mentales. Accueilli dès la vitrine par une nouvelle œuvre de Didier Fiuza Faustino, le visiteur découvre en prologue un texte qui semble s’arracher du mur avec une force à la fois violente et contenue. Le parcours se poursuit dans le hall, l’ascenseur puis l’espace d’exposition avec un ensemble d’œuvres qui redessine la géographie des lieux dans des contrastes lumineux allant du noir profond au blanc le plus aveuglant. Conjuguant abstraction et approche sensible du réel, les installations de Renaud Auguste-Dormeuil, Céleste Boursier-Mougenot, celeste-boursier-mougenot-elisabeth-itti.1260467079.JPGVéronique Joumard et Laurent Saksik nous invitent à nous perdre pour mieux nous retrouver,  l’approche plastique créant la distorsion nécessaire pour révéler l’invisible, appréhender l’insaisissable. Plus directement lié au corps, à ses dysfonctionnements et à sa «mécanique»  interne, le travail de Berdaguer & Péjus nous propose d’expérimenter une nouvelle version de leur Traumathèque. Laurent Grasso, enfin, présente une série inédite de tableaux qui interroge notre rapport à l’espace et au temps mais constitue aussi une relecture de son propre travail.veronique-joumard.1260466792.JPG

De l’ascenseur obscure d’Olafier Eliasson, au texte frappant de Didier Fiuza Faustino, en passant par la Traumathèque de Berdaguer et Péjus, le tout orchestré par des contrastes lumineux, le spectateur se perd, inconditionnellement. Mais s’il se perd, c’est pour mieux se retrouver.

Un parcours initiatique, une véritable quête de soi, à expérimenter à l’espace culturel de la Maison, 101 avenue des Champs-Elysées, jusqu’au 10 janvier 2010. Le catalogue de l’exposition m’a été gracieusement offert.

Sens de la fête et du plaisir, une occasion de profiter de la vue sur les Champs Elysées pendant la période de l’Avent.

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Sur le site vous pouvez écouter les interviews des artistes, ainsi que la présentation par eux-mêmes de leurs oeuvres.

Un système de parcours par audio-guide par dédection dans l’espace permet un parcours facile, initiatique, déconcertant.

photos Elisabeth et JR Itti