Art Basel suite 4

jake-et-dinos-chapman-no-women-no-cry.1245635495.JPGA Bâle Jake et Dinos Chapman présentent «  No woman, no Cry » 2009« . Un charnier, corps torturés, sanguinolants, l’horreur absolue. Le public se masse autour de l’œuvre, mu par la curiosité, visiblement très peu choqué, j’ai noté un enfant tout sourire, il prenait cela visiblement pour l’illustration d’un jeu virtuel, matérialisé ici dans sa cage de verre. C’est le même attroupement que l’on voit lors d’un accident, la même curiosité avide anime le public,
Les 2 plasticiens britanniques étaient assistants de Gilbert & George. Est-ce par opposition à leur père professeur d’art, qu’ils produisent des œuvres cyniques, qui ne visent qu’à choquer. La guerre le sexe, le capitalisme sont les thèmes récurrents de leur travail. Ils jouent sur le second degré et la controverse.
Ils se font remarquer par la critique en 1991, pour une oeuvre intitulée « Désastres de la guerre », réalisée à partir de figurines en plastique et inspirée directement des gravures de Goya. jake-et-dinos-chapmant-1.1245635814.JPG
On peut dire que leur oeuvre la plus ambitieuse est Hell, qu’ils réalisent en 1999, représentant diverses scènes, notamment l’Holocauste, et qui a été détruite lors d’un incendie. Elle était composée d’un grand nombre de mini-figurines de nazis.
Ils réalisent des sculptures avec des mannequins d’enfants assemblés et pourvus d’organes génitaux placés au hasard.
En octobre 2008, lors de la Foire Internationale d’Art Contemporain de Paris, Jake et Dinos Chapman vendent, après les avoir retouchées, onze aquarelles réalisées par Adolf Hitler, pour la somme de 815 000 euros. Sur ces peintures, représentant des paysages désolés, Jake et Dinos Chapman ajoutent des arcs-en-ciel et des formes de couleur.
L’oeuvre, intitulée « March of the Banal », littéralement « La Marche de l’ordinaire », suscite immédiatement une polémique. Certains n’hésitent pas à parler de « révisionnisme cool ».
En mai 2008, les frères Chapman avaient déjà exposé à la White Cube de Londres une première série de treize aquarelles de Hitler repeintes : If Hitler Had Been a Hippy How Happy Would We Be, littéralement « Si Hitler avait été hippie, comme nous serions heureux ».
Ils étaient dans la liste des nommés au Prix Turner en 2003. Moi aussi j’ai cédé à la curiosité morbide en ayant pris des photos et une vidéo.

Auteur/autrice : elisabeth

Pêle-mêle : l'art sous toutes ses formes, les voyages, mon occupation favorite : la bulle.

3 réflexions sur « Art Basel suite 4 »

  1. Je n’ai pas encore eu le temps de lire tous tes compte-rendus sur ArtBasel 2009? Mais ce que j’en ai lu est jouissif et permet de replogner dans cette ambiance si particulière. Les liens permettent de retrouver des vidéos. Génial! Surtout que je lm suis fait squatté mon APN à l’entrée de la Foire avec interdiction de l’y faire entrer…Aaaaarrrghhhhhhh*@***
    Merci à toi pour cette plongée en apnée confortable…(sans compter ton dernier mail de…femmes…il m’a fait du bien…Yes!!!)
    DominiqueL.

  2. Ces artistes font partie de la collection de François Pinault exposée à la Ponte Dogana de Venise où ils ont reconstitué en minuscule les horreurs nazies ‘ »Fucking hell »

  3. Faut-il absolument choquer pour que la « chose » créée soit une œuvre d’art ? Cela a l’air très tendance à l’heure actuelle, je découvre Jake et Dinos Chapman, après avoir entendu parler de Chris Ofili, Damien Hirst, etc. Nous étions même prêts à voir l’exposition « Our Body » interdite à Paris, avant de réaliser qu’il s’agissait d’une exposition de vrais cadavres. Jusqu’où peut-on provoquer ?

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